Conseil général. Neuf ans pour faire une route

Paru dans le Télégramme du 2 février 2012

Il ne faut pas être trop pressé pour avoir des routes neuves dans le Morbihan. Le délai est passé à neuf ans et il faut s’attendre à ce qu’il s’allonge. Pourtant, il y a les crédits.

Le conseil général du Morbihan a un programme routier dit «prioritaire». Il concerne particulièrement «Le Triskell», axe Vannes-Pontivy, où des travaux sont actuellement en cours à l’échangeur de Collec, à Locmaria-Grand-Champ, et seront poursuivis par la mise à quatre-voies jusqu’à Colpo, la déviation nord de Locminé et la déviation de Pontivy.

Questembert en deux

La départementale Vannes-Questembert, entre La Vraie-Croix et Le Petit-Molac, doit également passer à quatre-voies. Le chantier sera scindé en deux et commencera par la section entre La Vraie-Croix et Bel-Air, à Questembert. «Cette portion est plus facile à réaliser car nous n’y avons pas de contraintes environnementales comme entre Bel-Air et LePetit-Molac où il faut traverser des zones humides et des zones urbanisées», a indiqué JoBrohan, président de la commission Infrastructures, équipement du territoire, environnement et mobilité. Ce projet a beaucoup tardé, s’est plaint François Hervieux. «En 2004, on prévoyait cette route pour 2014. En 2012, pour quand la prévoit-on exactement?», a demandé le conseiller général de Rochefort-en-Terre.

Nouvelles contraintes

«Cet axe est une priorité», a souligné François Goulard, président du conseil général, qui impute les retards en matière de chantier routier non aux crédits mais aux nouvelles contraintes. Notamment la loi sur l’eau, les fouilles archéologiques préventives et la nécessité de détecter des espèces protégées. Si bien que le délai de livraison d’une route est actuellement de neuf ans (sept ans d’études, deux ans de travaux). Et cela, «sans compter les décrets du Grenelle de l’environnement qui n’ont pas été encore publiés», a ajouté François Goulard.

Les insectes d’Hennebont

En matière de retard, Gérard Perron a exposé le cas de la rocade Hennebont-Inzinzac-Lochrist. Leprojet est acté depuis 1997, le Département est propriétaire des parcelles depuis 2000 et les travaux pourraient démarrer en 2014. Mais rien n’est sûr. La découverte de lucarnes cerfs-volants (un mâle et quatre femelles), de libellules (deux mâles agrions de mercure) et d’un papillon (écaille chinée), a détaillé Gérard Perron, réclame l’examen du dossier devant le Conseil national de protection de la nature. «Je ne suis pas contre les espèces protégées mais la sécurité des humains nécessite aussi quelque attention», a indiqué le conseiller général d’Hennebont. D’autant que la desserte du futur centre gérontologique de l’Hôpital Bretagne Sud, dont l’ouverture est prévue en octobre, est contrariée par le même retard. Norbert Métairie, conseiller général de Lorient-Centre, demande que soit trouvée une solution provisoire.

Attente dans le Centre-Bretagne

Un troisième axe routier a retenu l’attention des élus, celui de Lorient-Roscoff, «qu’il faut moderniser», a dit Christian Derrien, conseiller général de Gourin. «Le Centre-Bretagne se désertifie, on ne peut pas attendre». JoBrohan a informé que l’objectif est la mise à deux fois deux voies jusqu’à Plouay et de réaliser au-delà des zones de dépassement. Ce sont 40millions d’euros de crédits qui seront affectés en 2012 pour toutes les routes départementales.

  • Gabriel Simon

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